L’histoire du théâtre
Depuis 1827, une histoire mouvementée marquée par Feydeau, Brasseur et la passion de la comédie.
Le Théâtre des Nouveautés, premier du nom, fut inauguré le 1er mars 1827 sur l’emplacement du Passage Feydeau entre le théâtre du même nom et la Bourse. Présentant des vaudevilles et des opéras comiques (Berlioz y fut même choriste en 1827) il dû faire face à nombre d’interdictions de la part de la censure et à la rivalité avec l’Opéra-Comique. Le 15 février 1832, le Théâtre des Nouveautés première version fermait ses portes.
La carrière du second fut fulgurante : ouvert le 17 avril 1866 au 60, faubourg Saint-Martin, il brulait entièrement quelques mois plus tard le 5 décembre. C’est un comédien dont le nom résonne encore aujourd’hui par le talent de ses descendants, Jules Brasseur, qui préside à la naissance du troisième Théâtre des Nouveautés au 20, boulevard des Italiens.
Georges Feydeau y crée toutes ses grandes pièces
Sous la direction de Martineau qui avait succédé à Brasseur, à l’époque où le Boulevard se terminait toujours chez Maxim’s, Georges Feydeau, qui restera la figure emblématique de ce théâtre, trouva aux Nouveautés un lieu idéal. Toutes ses grandes pièces y furent créées : de La Dame de chez Maxim’s à La Puce à l’oreille, en passant par Le Fil à la patte et Le Dindon sans oublier La Main Passe, L’Hôtel du libre échange et ses chefs-d’œuvre en 1 acte : On purge bébé et Mais n’te promène donc pas toute nue. Feydeau fut la providence des Nouveautés en lui assurant une prospérité heureuse : le théâtre accueillit 1032 représentations de Champignol malgré lui jusqu’au 30 juin 1911, date de la destruction du théâtre pour le percement de la rue des Italiens.
C’est le 21 avril 1921 que Benoit Léon Deutsch inaugura l’établissement qu’il avait demandé à l’architecte Adolphe Tiers d’édifier ; le quatrième Théâtre des Nouveautés était né, la coquette salle d’aujourd’hui. Les plus grands interprètes : Michel Simon, Marguerite Morèno, André Luguet, Gaby Morlay, Bourvil, Arletty, Jacques Fabbri, Suzanne Flon, Robert Lamoureux...se mirent au service des plus grands auteurs de la Comédie de Boulevard : Tristan Bernard, Jacques Deval, André Roussin, Raymond Castan, Marc Gilbert Sauvageon. En 1973, une nouvelle directrice, Denise Moreau Chantegris prend les rênes du théâtre en faisant alterner avec succès les grandes comédies du répertoire avec les pièces de l’auteur « maison » Jean Barbier son époux, dans le meilleur esprit du théâtre de boulevard.
Aujourd’hui, des choix éclectiques et ambitieux
En juillet 2010, Pascal Legros prend la direction de ce haut lieu historique du vaudeville et de la comédie légère. Le Théâtre des Nouveautés poursuit sa quête du divertissement en présentant aujourd’hui les auteurs les plus talentueux du genre : Eric Assous, Michel Munz, Gérard Biton... La troisième saison sous la nouvelle direction marque une volonté d’évoluer vers des choix plus éclectiques et plus ambitieux : Le roi se meurt de Ionesco avec Michel Bouquet, Cher Trésor, la nouvelle pièce de Francis Veber avec Gérard Jugnot...
La pièce Cher Trésor fût un triomphe pour le Théâtre des Nouveautés, si bien qu’elle se prolongera sur une année entière ! Fort de ce succès, sera joué en 2014 Le placard, fruit d’une nouvelle collaboration entre le Théâtre des Nouveautés et Francis Veber, avec Élie Semoun et Laurent Gamelon, adaptation du film du même nom, sorti en 2000. D’autres succès suivront avec en 2015 Le Tombeur de Robert Lamoureux, avec Michel Leeb. L’année 2016 fût également un très bon cru pour le Théâtre des Nouveautés qui fit salle comble chaque soir pour Le syndrome de L’Écossais avec Thierry Lhermitte, Bernard Campan, Christiane Millet et Florence Darel dans une mise en scène de Jean Louis Benoît. En 2017, Francis Veber choisi encore le Théâtre des Nouveautés pour sa toute nouvelle comédie : Un animal de compagnie avec Stéphane Freiss. L’année 2017 se termine avec les prolongations du succès de la pièce culte de Ray Cooney, C’est encore mieux l'après-midi, dans une mise en scène magistrale de José Paul, avec notamment un Sébastien Castro irrésistible.
L’année 2018 est marquée par le retour de Gérard Jugnot sur scène, dans une pièce inédite d'Isabelle Mergault, La Raison d'Aymé. C'est Isabelle Mergault elle-même qui donne la réplique à Gérard Jugnot, et incarne… sa conscience. Entre argent, passion et raison, Aymé est balloté dans une comédie désopilante !